jeudi 31 mars 2011

NARA - The first capital

Hé oui, Kyoto et Tokyo ne fûrent pas les seules capitales du Japon et avant de nous lancer dans la découverte des autres régions du Japon, découvrons ensemble les 2 autres capitales les plus connues du Japon: Nara et Kamukara situées respectivement dans les régions du Kansai et du Kanto.

Commençons donc par la plus ancienne: Nara qui fût la première capitale "fixe" du Japon de 710 à 784. Fixe car avant les capitales changaient de royaume en royaume à chacune des morts des souverains (selon les concepts du shintoïsme, la mort consistuait l'impureté ultime, il fallait donc la fuire et détruire les palais où avaient vécus l'empereur .... ils étaient motivés !). Niveau géographie, Nara se situe non loin d'Osaka et de Kyoto ce qui en fait une ville assez accessible même si elle est hors des lignes du Shinkansen.

Lançons-nous maintenant dans la découverte de ce site d'exception classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. En effet, il contient une foultitude de temples et sanctuaires tous plus impressionants les uns que les autres. Attardons-nous sur les principaux situé tout autour du parc aux daims à l'Est de la ville: ce qui rend le site très sympa, contrairement aux temples de Kyoto éclatés à chaque coin de la ville. Et en plus les daims se baladent partout, je vous laisserais chercher sur les photos c'est un peu comme chercher où est Charly  :)



Tout d'abord, admirons le plus connu de tous: le Todai-ji. Ce temple bouddhiste (la plupart des temples à Nara sont bouddhistes) est en fait un ensemble de temples et fût un des plus gros ensembles religieux construits durant les premiers siècles du bouddhisme au Japon. Ci-dessous les premières photos ne correspondent pas au temple, mais "seulement" aux portes pour y accèder comportant également d'impressionnates statues des dieux gardiens Niô:






















Alors vous avez trouvé les daims ?? Ah oui j'ai aussi oublié de préciser que toutes ces constructions sont en bois et font donc partie des plus grandes constructions en bois au monde (l'entretien de ces structures est assez hallucinant avec des méthodes qui consistent à démonter, environ tous les siècles, certaines parties de celles-ci afin de les entretenir !). La plus grande (ou presque) est le Daibutsuden qui est la structure centrale du Todai-ji. Pour ceux parlant Japonais couramment "Daibutsu" signifie Grand Bouddha et Daibutsuden signifie la salle du Grand Bouddha. Et quel Bouddha !! Un Bouddha en bronze assis de 18 mètres de haut ! (les yeux font 1 mètre à eux seuls !):





On trouve également d'autres très beaux bâtimens autour du parc: des temples, des pagodes, d'immenses cloches, des musées ...




En s'éloignant un peu des daims et en suivant un chemin dans la montagne, on peut atteindre le magnifique sanctuaire shinto de Kasuga. Ce lieu est fameux pour ces lanternes (plus de 3000 !) qui bordent les allées menant au temple principal et qui remplissent également celui-ci:




Et quelle chance, lors de notre visite nous avons le droit à une cérémonie de mariage, moment unique tout en tradition locale ! Allez photo de famille avant de quitter cette superbe capitale !

KAMAKURA - The Shogun capital

Direction maintenant Kamakura qui connut une véritable expansion lorsque le futur Shogun Minamoto no Yoritomo fit de cette ville le siège de son pouvoir en 1180. Le Shogun est alors le personnage politique le plus influent du Japon ; l'empereur ne conservant qu'une puissance morale et un pouvoir politique et militaire amoindris. En effet, pour remercier Minamoto no Yoritomo d'avoir libéré le pouvoir impérial de la tutelle du clan Tairan en 1185, celui-ci est nommé Shogun en 1192 par l'empereur Go-Toba. S'ouvre une nouvelle ère, l'ère de Kamakura (de 1192 à 1333). Durant cette période la ville de Kamakura devient quasiment la capitale du Japon (l'empereur continuant à siéger à Kyoto). Ainsi en 1250, la ville atteint une population de 200 000 personnes et devient la quatrième ville du monde et la première de l'archipel !

Géographiquement situé dans la région du Kanto, la ville perdit ensuite petit à petit de son lustre au profit de l'empereur et de Kyoto avant de pratiquemment péricliter suite à l'installation au XIX ème siècle de la nouvelle capitale à Tokyo située à seulement 50 kilomètres de là. Aujourd'hui, c'est une ville balnéaire et touristique d'un peu moins de 200 000 habitants. Mais malgré ces changements et de nombreux coups du sort (batailles, contentieux religieux, tremblement de terre du Kanto de 1923) qui détruisirent une partie de la ville, Kamakura possède encore plus d'une centaine de temples, sanctuaires et autres édifices historiques !

Difficile donc de tous recenser ici, mais arrêtons-nous sur les principaux monuments parsemés aux quatres coins de la ville:

- Tout d'abord, commençons par le principal temple bouddhiste de la ville: le Kenchô-ji. Il s'agit de l'un des temples zen les plus anciens du Japon. Sa porte principale (Sanmon), son Butsuden (halle principal) et sa cloche (bonsho) sont tous classés trésors nationaux du Japon:






















Comme toutes les imposantes structures en bois, celles de ce temple ont été reconstruites de nombreuses fois et certains bâtiments ne fûrent ajoutés qu'au début du XIXème siècle (alors que la fondation du temple date de 1249). Derrière le temple se trouve un très tranquille jardin, puis un chemin "protégé" par de nombreux guerriers en haut duquel se trouve un sanctuaire d'où la vue sur le temple permet de mieux apprécier l'imposant ensemble !




- Dirigons-nous ensuite vers le plus important sanctuaire shintoïste de la ville: Tsurugaoka Hachiman-gu. C'est Yoritomo Minamoto qui fît ériger, suite à sa victoire sur le clan Tairan, cet immense sanctuaire. Mais mieux que des mots, passons aux photos !






- Lançons-nous maintenant vers le monument le plus connu de Kamakura: le Daibutsu Buddha ! Il faisait parti à l'origine d'un ancien temple (Kotoku-in) qui fût détruit en 1498 par un tsunami. Seul restant aujourd'hui est cette immense statue du Bouddha Amida en position du lotus mesurant non moins de 11,31 mètres et pesant 98 tonnes ce qui en fait le 2ème plus grand bouddha du Japon (derrière celui de Nara):



Avant de quitter cette charmante ville et de revenir sur Tokyo, arrêtons-nous sur quelques images pittoresques des lieux: son train traversant la ville, sa plage (qui, soyons franc, ne donne pas du tout envie de se baigner) et ... ses dragons :oP



YOKOHAMA - The 2nd biggest city

Yokohama est donc la deuxième plus grand ville du pays derrière Tokyo et le premier port de l'île. Mais ce qui est halluciant est que Yokohama avec presque 4 millions d'habitants quand même se trouve à seulement une demi-heure de Tokyo !!!! Il suffit en effet de prendre une sorte de RER à Tokyo et on se retrouve moins de 20 km plus loin à Yokohama ! C'est l'illustration même de pourquoi l'aire urbaine du Kanto regroupant 4 principales villes (Tokyo, Yokohama, Kawasaki et Chiba) est l'aire urbain la plus peuplée au monde avec environ 35 millions d'habitants (au dernier rencesement au début des années 2000) .. ! Si vous aimez les comparaisons, cela correspond à la population totale du Canada qui vous l'avouerez est un peu plus grand que la région urbaine du Kanto :)

Revenons donc à Yokohama qui doit son développement à son port qui fût l'un des premiers ports (avec Nagasaki et Kobe) à s'ouvrir à l'extérieur à la fin de l'isolationisme japonais (en 1859). Les quartiers à visiter sont donc situés autour du port qui concentre les activités de la ville. Cependant assez peu de "restes" culturels dûs notamment à un tsunami en 1923 et aux bombardements de la seconde guerre mondiale détruisant pratiquemment la moitié de la ville.

Que reste t-il donc ou plutôt que s'est-il construit durant la fin du XXème siècle dans cette ville ? Tout d'abord, la zone portuaire Minato Mirai 21 à l'architecture audacieuse complètement réhabilitée. Au centre de cette zone se situe le landmark Tower: le plus haut immeuble du Japon avec ses 296 mètres. Au sommet la vue sur la partie Nord de la ville est superbe:


Sur ces photos, on peut admirer le quartier Minato Mirai avec ses immeubles avant-gardistes et son parc d'attraction, on peut également voir la ville et le stade de baseball des BayStars au loin.
Ensuite, redescendu sur terre, le port offre aussi de belles vues avec son musée de la marine sur un ancien voilier, ses entrepôts de brique rouge utilisés à l'époque comme postes de douane et son pont nommé le Bay Bridge (pont de la baie):




Et comme tout bon port japonais qui se respecte, il possède un quartier chinois assez réduit (les quartiers chinois restent de manière générale assez réduits dans les villes japonaises), mais plutôt charmant avec ses nombreuses portes d'entrée et temples:





GLODOK - The Chinese district

Ca y est, durant ce deuxième week-end d'avril, on a décidé de sortir de notre quartiers de privilégiés et d'aller beaucoup plus dans le Nord de la ville du côté du quartier chinois appelé ici: Glodok.

Alors pour du changement c'est du changement !! En sortant de la rue principale et en marchant dans les petites ruelles du quartier, on rentre vraiment dans la pauvreté et les difficultés d'un pays en voie de développement: l'air devient petit à petit irrespirable à cause de l'odeur des égoûts et des pots d'échappements, il n'y a absolument pas de trottoir et on doit certaines fois rebrousser chemin tellement le trafic est dense, car cela devient impossible de continuer à pied .. Quelques photos pour illustrer ces remarques:



Heureusement quelques bonnes surprises au milieu de ce marasme ambiant: on peut y découvrir un superbe temple chinois, le Dharma Bhakti, qui date du XVIIIème siècle et n'a pas été endommagé par les émeutes contre les chinois durant les années 60 et à la fin des années 90.



Pas de photo de l'intérieur du temple par respect pour les croyants, mais c'est vraiment l'intérieur qui est le plus impressionnant avec des dizaines et des dizaines de bâtons d'encens qui brûlent à côté d'énormes cierges, malgré la ventilation l'air devient rapidement irrespirable: selon mon collègue d'origine chinoise, cela se rapproche beaucoup des temples que l'on peut trouver en Chine.

On découvre également quelques autres temples chinois au détour des ruelles, moins impressionnant que le premier certes, mais toujours haut en couleurs:


Autre bonne surprise, des ruelles marchandes où le trafic est moins important et même des ruelles purement piétonnes où l'on peut voir toutes sorte de fruits exotiques et autres herbes chinoises:


On peut découvrir aussi des becaks, voiture à 3 roues qui fait office de taxi dans les petites rues jakartaises et voir sur la vidéo que l'une des bonnes surprises de cette ville également est la bonne humeur et la sympathie des populations locales: thumbs up !!